Edgelands a eu l'occasion d'échanger avec la communauté de seniors de Genève. Notre but: comprendre comment l'avènement des technologies numériques avait impacté le tissu social de la ville au fil des années.
Le 8 juin 2022, Edgelands a eu l'occasion de s'engager auprès de la communauté des seniors de Genève. Cette conversation était cruciale pour notre compréhension de l'impact des technologies numériques sur le tissu social de la ville. En effet, de multiples acteurs nous ont notifié la vulnérabilité de cette communauté à l'égard de l'infiltration croissante de la technologie dans nos vies. C'est pourquoi nous avons estimé qu'il était indispensable d'échanger avec les personnes en question avant de publier notre rapport de diagnostic, notamment pour recueillir leur avis sur les principales conclusions de ce dernier. Lisez ce qui suit pour voir ce que ces personnes avaient à dire !
La discussion a fluctué entre souvenirs personnels et émouvants et les défis que leur posent les technologies actuelles. Précisément, les participants ont fait part de leur expérience dans une société d'après-guerre: certains ont vécu l'Holocauste, la guerre d'Algérie, le coup d'État de Pinochet au Chili en 1973 ou encore les conséquences des attentats du 11 septembre 2001 à New York. La situation actuelle entre l'Ukraine et la Russie a rouvert une blessure douloureuse pour l'un des participants en particulier, et a, à plus large échelle, instillé un sentiment de terreur à Genève en raison de sa proximité géographique. Pour un autre participant, la sécurisation des sociétés en réponse à d'éventuelles attaques terroristes a été particulièrement pénible.
Il est intéressant de noter que les participants ont déclaré se sentir moins en sécurité à Genève aujourd'hui que dans les années 1960 et 1970. En effet, d'après l'un de nos interlocuteurs :
"Genève a toujours été cette petite ville sûre et calme. [Mais], elle s'est énormément développée - c'est devenu le bazar. Genève est moins sûre aujourd'hui qu'il y a 40 ans".
Lorsqu'on leur a demandé ce qu'ils pensaient de l'intersection des technologies numériques, de la surveillance et de la sécurité (le point central du travail d'Edgelands), ils ont exprimé qu'ils étaient très conscients des risques posés, par exemple, par les cookies et la géolocalisation. Les participants ont également déclaré qu'ils se sentaient plus en sécurité en payant leurs factures en personne plutôt qu'en ligne, en payant en espèces plutôt que par carte de crédit et en retirant de l'argent avec l'aide d'un conseiller bancaire se trouvant physiquement à proximité pour éviter que quelqu'un ne s'infiltre dans leurs comptes et ne leur vole leur argent. Les escroqueries par hameçonnage s'avèrent par ailleurs être une source d'inquiétude -leur groupe démographique demeurant une cible privilégiée.
Pour Edgelands, ce fut un plaisir d'écouter les récits, mélanges d'émotions et de réflexion, de nos participants. La discussion a tenu ses promesses, voire est allée au-delà de nos espérances. Nous avons été ravis d'avoir participé à une conversation significative, enrichissante et intergénérationnelle.
Il s'agissait de la deuxième conversation organisée par Edgelands auprès des différentes communautés de Genève. Prochain événement sur la liste: l'inauguration d'Edgelands Genève, le 22 juin à la Maison Rousseau.
Pour en savoir plus sur les événements que nous organiserons ce jour-là et pour vous inscrire, cliquez ici :
Inter-City Panel on the Digitalization of Security
Youth Participatory Discussion on Digitalization of Security