
Border Prayer, de Billion Tekleab, cherche à répondre aux conditions de la fuite, à la réalité africaine, au rêve américain, à la métamorphose des Noirs et à la vitalité des migrants noirs.
Ce projet interroge les systèmes de surveillance des migrants noirs dans le sud-ouest de Houston, en les comparant à la surveillance en Érythrée afin d'éclairer les pratiques d'observation attentive. Anti-documentariste, Tekleab capture des états temporels à diverses frontières en Érythrée, au large des côtes de la mer Rouge, dans les pays voisins et dans des contrées lointaines comme les États-Unis.
À travers l'image animée et le son, elle retrace l'éphémère de la condition africaine, qui consiste à vivre une vie où l'on renégocie sans cesse le statut de citoyen et d'anti-citoyen, de migrant et d'immigrant, d'africanité et de négritude, de nation et d'absence de nation, de nostalgie et d'appartenance.
Tekleab commence cette descente vers la libération de la médiation de la vivacité africaine avec des espaces tiers et sacrés, où tout n'est pas visible pour l'étranger, qui servent de lieu de création d'espace et de mémoire collective pour les migrants érythréens du sud de Houston, afin de trouver des moments de répit et de libération.