Les 1er et 2 novembre 2024, l'Institut Edgelands a participé au hackathon Smart City Xperience organisé par Open Geneva et HEG. Dans le cadre de ce hackathon, Edgelands a proposé le défi : "Code invisible, impact visible : Le défi des logiciels libres pour l'avenir numérique de Genève".
Pendant 24 heures, les participants ont apporté des perspectives diverses pour répondre à la question : "Comment amener les gens à utiliser les logiciels libres ? La discussion a commencé par la définition des termes essentiels. Par exemple, le logiciel libre (OSS) a été reconnu comme un concept complexe, englobant à la fois des dimensions techniques et philosophiques. Toutefois, les participants ont convenu que, pour les besoins du défi, les logiciels libres devraient répondre à deux critères principaux : l'accessibilité totale du code et une licence qui accorde les droits d'utilisation, de modification et de partage librement.
Les discussions ont mis en évidence le besoin d'éducation et de sensibilisation à différents niveaux sur la pertinence, l'utilisation et la diversité des logiciels libres. Les écoles et les universités ont été identifiées comme des points de départ essentiels, où les étudiants devraient être familiarisés avec les outils de logiciel libre dès leur plus jeune âge. Le groupe a également souligné l'importance de s'adresser aux professionnels et aux administrations publiques pour les informer de l'éventail des options de logiciels libres et de leurs avantages, afin de leur permettre de faire des choix plus éclairés dans leur environnement de travail.
Tout au long de la discussion, deux concepts sont ressortis de l'exploration de la signification des logiciels libres : la transparence et l'indépendance. Tout d'abord, la transparence des logiciels libres a été jugée essentielle pour la confiance ; un code ouvert permet aux utilisateurs et aux tiers de vérifier son intégrité et de s'assurer qu'il fait ce qu'il prétend faire. Cette transparence favorise également la personnalisation, permettant aux organisations locales d'adapter les logiciels à leurs besoins spécifiques. Les participants ont fait valoir que si les logiciels libres doivent être considérés comme un bien commun, tout travail dérivé doit rester accessible à d'autres, ce qui permet une amélioration continue en collaboration.
Deuxièmement, le concept d'indépendance a été au cœur des discussions sur l'adoption des logiciels libres, car la dépendance à l'égard des logiciels d'entreprise entraîne souvent une dépendance à l'égard d'entités externes dont les priorités peuvent être contradictoires. Le développement et le soutien de solutions OSS locales ont été soulignés comme un moyen de promouvoir des économies locales durables tout en veillant à ce que les logiciels reflètent les valeurs et les besoins locaux. Les participants ont noté qu'une telle indépendance pourrait aider Genève à construire une infrastructure numérique résiliente et autosuffisante.
Pour la solution qu'ils ont proposée, les participants ont envisagé la création d'une entité publique-privée appelée "Libre Connect", qui serait chargée de promouvoir et de faciliter l'adoption des logiciels libres dans les organisations publiques, privées et semi-publiques de Genève. Par la formation, le déploiement et le soutien continu, cette entité aiderait les organisations à intégrer les logiciels libres dans leurs systèmes et démontrerait la viabilité d'une infrastructure numérique transparente et orientée vers la communauté. En outre, Libre Connect accueillera une "clinique OSS", un espace récurrent où les habitants et les organisations de Genève pourront bénéficier d'une assistance pratique, de l'installation de logiciels libres sur des appareils personnels à la transition vers l'abandon des logiciels propriétaires. Les participants ont considéré cette initiative comme le fondement d'une société plus démocratique où la technologie est au service des communautés locales plutôt que des profits des entreprises.
Pour le pitch final du hackathon, les participants ont créé une vidéo mettant en évidence à la fois leur solution et le besoin critique d'intégrer les logiciels libres dans la stratégie numérique plus large de Genève. La vidéo présente une vision dystopique de l'avenir numérique de l'Europe, où les méga-corporations utilisent des algorithmes centralisés et des systèmes propriétaires pour priver les citoyens du pouvoir démocratique et de l'action locale. Dans ce futur dystopique, Genève se présente comme un phare de la liberté numérique, maintenant l'autonomie économique grâce aux logiciels libres et à l'infrastructure locale, tout en encourageant une croissance durable et axée sur la communauté. La vidéo présente les logiciels libres comme un élément essentiel pour préserver le contrôle local, protéger la démocratie et soutenir la croissance économique locale.