Cambridge
31 mai 2021

Événement inaugural du Café Croissant : l’art pour susciter le dialogue

L’équipe d’Edgelands

Le 30 avril 2021, l’Institut Edgelands a tenu sa première conversation Café Croissant avec Yves Daccord, Yvette Sánchez, Séverin Guelpa et Sarah Newman.

Yves Daccord portant des lunettes et une chemise noire sur fond sombre avec le nom de l'Institut Edgelands.

Photo de l'Institut Edgelands

"L'art invite à la beauté, à la fantaisie, à la curiosité... il rassemble de nouvelles perspectives et rend le banal mystérieux" - Sarah Newman

Vendredi dernier, le 30 avril, l'Institut Edgelands a tenu sa première conversation Café Croissant. Cette série d'événements a été créée dans le but de créer un espace de dialogue public et de collaboration autour de l'art, de la transformation numérique, de la surveillance et de l'évolution des contrats sociaux. Organisés une fois par mois, les cafés-croissants sont des rencontres informelles tournant à la discussion, où des experts et des praticiens de différents horizons et disciplines discutent des méthodologies permettant d'avoir un impact sur les espaces physiques et numériques. Ces "leaders" partagent ensuite la scène avec les participants en répondant à leurs questions et encourageant les discussions.

Lors de l'événement inaugural du Café Croissant, des visionnaires ont partagé leurs idées sur l'utilisation des arts pour susciter le dialogue sur des sujets difficiles tels que la technologie de surveillance, le contrat social et la transformation numérique. Animés par Yves Daccord, cofondateur d'Edgelands, les trois panélistes, les universitaires et artistes Yvette Sánchez, Séverin Guelpa et Sarah Newman, ont exploré la relation entre la recherche et l'art, à la fois dans leur propre travail et en tant qu'outil sociétal de transformation. 

Les trois membres ont expliqué comment l'art avait le pouvoir d'amener de nouvelles personnes dans des conversations gravitant généralement autour de longs documents de recherche, des rapports universitaires alambiqués, etc. Il n'est pas nécessaire d'être titulaire d'un doctorat pour comprendre et s'engager dans l'art, qui demeure à cet effet la forme la plus inclusive de communication. Séverin Guelpa, artiste et commissaire d'exposition spécialiste du travail en territoires extrêmes, note que "les artistes sont des spécialistes de l'émotion : ils n'ont pas de solutions, mais ils apprennent à ouvrir des fenêtres, à poser des questions et à traduire des idées par des sentiments plutôt que par des documents ou des recherches". M. Guelpa a expliqué comment les chercheurs universitaires peuvent parfois perdre de vue la complexité d'une situation, alors que l'intelligence connective, par des idées qui touchent à la fois l'esprit et le cœur, peut "ouvrir de nouvelles voies d'interprétation des questions scientifiques et sociales - l'art fait partie de cette culture".

Sarah Newman, directrice de l'art et de l'éducation au MetaLAB de l'université de Harvard, a également déclaré que "les pratiques artistiques peuvent produire de nouvelles formes de connaissances". Elle a déjà utilisé le design comme outil de recherche dans ses œuvres interactives qui posent des questions provocantes sur l'interaction entre l'homme et la technologie et sur la transformation numérique. Dans son travail éducatif, Mme Newman intègre la pratique artistique dans des ateliers d'enseignement dans des domaines qui, à première vue, semblent très éloignés de la conception physique. L'intégration de l'art dans tous les domaines de la recherche et de l'éducation peut cultiver la créativité et apprendre aux étudiants à incarner une nouvelle perspective. 

En tant que professeure de culture et société hispaniques et présidente des commissions culture et art de l'université de Saint-Gall, Yvette Sánchez constate également la valeur de l'interaction entre l'art, l'architecture et le numérique dans les espaces universitaires. L'université de Saint-Gall abrite une impressionnante collection d'œuvres d'art publiques, et l'apprentissage des étudiants est grandement enrichi par le fait d'être entouré d'une telle créativité. Les étudiants de l'université expliquent que l'art "pousse [les étudiants] à réfléchir davantage, à expérimenter, [il] maintient la curiosité en éveil" -ce à quoi répond le Dr Sánchez: 

"Que demander de plus que cette condition fondamentale pour de la recherche et des études florissantes ?"