Genève
16 juin 2022

Comment les femmes migrantes genevoises contournent l’exclusion numérique

Klea Bogdani

Edgelands a eu la chance de s'entretenir avec une douzaine de femmes ayant immigré à Genève. Voici ce qu'elles tirent des conclusions de notre rapport de diagnostic.

Cette image illustre les résultats de la discussion avec les femmes migrantes à Genève. À gauche, nous constatons que la perception du risque lié à l'utilisation des technologies numériques varie, mais le graphique montre que les femmes considèrent majoritairement que les risques sont faibles. À droite, il est clair que l'utilisation de la technologie est relativement élevée. Les exemples cités à plusieurs reprises sont WhatsApp, Instagram, Google et Facebook (pour n'en citer que quelques-uns).

Photo de Klea Bogdani.

Le 9 juin 2022, Edgelands a eu la chance de s'entretenir avec une douzaine de femmes migrantes à Genève afin de recueillir leurs avis sur les conclusions de notre rapport. Nous avons été honorés de nous joindre à elles, et d'écouter leurs opinions et leurs histoires sur les thèmes que nous avons explorés (voir ci-dessous). Cette discussion participative a également réaffirmé l'engagement d'Edgelands de s'entretenir et d'entendre directement les communautés avant de partager nos conclusions.

Qu'avons-nous entendu ?

Sur la sécurité physique... La sécurité a été définie comme un sentiment de calme et d'aisance. Ces femmes se disent en sécurité "physique" dès lors qu'un espace peut se fermer à clé ou s'il est accommodé de dispositifs de chez Securitas, une société privée qui fournit des services de sécurité. Ces femmes estiment qu'en présence de caméras de surveillance, elles se sentent davantage protégées ; elles souhaiteraient à cet effet que le gouvernement augmente la surveillance des lieux publics. Enfin, lorsque nous leur avons demandé dans quelle mesure elles se sentaient en sécurité dans les transports publics, ces femmes ont répondu qu'un sentiment de danger les prenait parfois, en cas de bruits forts et perturbateurs notamment (comme ceux des jeunes).

Nous en concluons l'existence d'un sentiment général de sécurité dans les espaces publics et les lieux de vie du quotidien, comme les épiceries par exemple, où le risque de vol et de cambriolage semble faible.

Sur l'utilisation des technologies numériques... La majorité des femmes a déclaré utiliser Gmail, Google, Google maps, Google translate, l'application TpG, et des plateformes de réseaux sociaux comme Tik Tok, Instagram, WhatsApp, et dans une moindre mesure Facebook. À l'inverse, beaucoup ont reconnu ne pas avoir accès à un ordinateur portable, d'autant plus qu'elles n'en reconnaissaient pas l'utilité dans l'exercice de leurs tâches quotidiennes -davantage réalisées à l'aide de leur téléphone portable. Enfin, ces femmes assument faire appel à leurs enfants lorsqu'elles rencontrent des difficultés à utiliser ces appareils technologiques.

**Concernant la prévention digitale... Les femmes étaient généralement conscientes des risques liés à l'utilisation d'Internet, comme les tentatives d'hameçonnage ou la menace que représentent les pirates informatiques. Toutefois, il ne semblait pas que ces risques soient suffisamment importants pour affecter leurs activités et interactions en ligne.

Il s'agissait de la troisième conversation d'Edgelands, qui se déroulera dans différentes communautés de Genève.

Prochain événement sur la liste : notre session d'inauguration d'Edgelands Genève le 22 juin à la Maison Rousseau.

Pour en savoir plus sur les événements prévus à cette date et vous inscrire, cliquez ici :

Panel interurbain sur la numérisation de la sécurité

Discussion participative des jeunes sur la numérisation de la sécurité