Trois pupitres d’écolier en bois sont boulochés en forme de squelette dans la sculpture d’Onyis Martin pour l’exposition COMMON GROUNDS à la Bodega Comfama en 2022. L’artiste kenyan s’intéresse profondément aux questions de liberté, de communication, de développement technologique et de consumérisme dans la société urbaine contemporaine. Non seulement peintre mais aussi artiste en techniques mixtes, Onyis Martin utilise ses expériences privées comme point de départ de ses œuvres, qui sont généralement imbriquées d’un attachement émotionnel qu’il entretient avec les thèmes étudiés. Sa résidence artistique COMMON GROUNDS n’était pas différente de celle-ci : LES OISEAUX CHANTENT NON PAS PARCE QU’ILS ONT DES RÉPONSES, MAIS PARCE QU’ILS ONT DES CHANTS est le titre de son installation et un proverbe africain.
Explorant la façon dont les données sont reçues et stockées, l’œuvre d’Onyis Martin représente une métaphore des centres de données, qui permettent à leurs serveurs de récupérer des informations et de mener des enquêtes. En analysant la manière dont les données interfèrent avec ce que nous devenons face aux autorités institutionnelles, l’artiste kenyan soulève le débat autour de la mémoire et de son influence sur les projections futures. Ce débat s’inscrit dans la droite ligne des objectifs de l’Edgelands Institute de réfléchir à la relation entre sécurité et liberté, ainsi qu’à l’agentivité dont on dispose pour contrôler ce qui sort des données et les usages du numérique. LES OISEAUX CHANTENT NON PAS PARCE QU’ILS ONT DES RÉPONSES MAIS PARCE QU’ILS ONT DES CHANTS est avant tout un appel à une construction collective d’espaces publics cohérents et humains.
Créé par Séverin Guelpa et Anja Wyden Guelpa en collaboration avec l'Institut Edgelands, MATZA EDGELANDS MEDELLÍN est un projet qui s'est déroulé en Colombie entre le 31 janvier et le 17 février 2022. Rassemblant des artistes, des experts, des citoyens et des activistes pour réfléchir aux questions contemporaines, aux dynamiques urbaines et aux tensions sociales au cœur de Medellín, le projet a donné lieu à l'exposition COMMON GROUND, qui présentait des œuvres d'art originales sur la sécurité, la surveillance numérique, la technologie et l'urbanisation.